Le Népal est victime de personnes utilisant la pauvreté pour s’enrichir : les trafiquants d’enfants.

La source des trafics d’enfants se situe souvent dans les régions extrêmement pauvres du Népal, comme la plaine du Teraï dans le sud et les régions montagneuses isolées des sentiers touristiques. Dans certaines de ces régions, les populations souffrent encore de la famine comme au nord-ouest du Népal, à Humla, Bajura ou Jumla.

Village reculé du Mugu

Village reculé du Mugu ou sévissent les trafiquants

La protection des enfants victimes de trafics de 2004 à 2013 :

Karya, en lien avec le gouvernement et les autres ONGs locales, œuvrait pour :

  • secourir les enfants des trafics : de nombreux enfants sont sous l'emprise de trafiquants, dans des conditions de vie déplorables dans la vallée de Katmandou. Il est nécessaire de les localiser, de les soustraire à l'emprise du trafiquant avec l'aide des autorités locales et de les recueillir dans des maisons d’accueil ;
  • retrouver les familles de ces enfants pour qu'ils retrouvent leur origine ;
  • mettre en place une solution durable pour assurer l'avenir de ces enfants : lorsque cela est possible, ils rejoindront leur famille. Dans le cas contraire, des structures d'accueil sont développées : familles d'accueil, maison d’enfants.
Le sourire des enfants Népalais

Le sourire des enfants Népalais

Les enfants ont le droit de connaître leurs parents, d'être élevés par leur famille, dans leur culture. La séparation avec leur famille est source de nombreux traumatismes psychologiques ou comportementaux.

Lorsqu'un cessez-le-feu a été signé en avril 2008 entre l'armée royale et les rebelles maoïstes, de nombreuses régions du Népal sont devenues de nouveau accessibles aux ONGs. Nous avons pû pour la première fois nous rendre dans des régions reculées telle que Humla, pour comprendre les causes du trafic et rencontrer les familles.

Karya a donc décidé, en partenariat avec Next Generation Nepal, de mettre en place une stratégie en 4 étapes afin de minimiser l'impact de la guerre et des trafics sur les enfants et leur famille. La priorité est de recréer des liens entre eux, et quand les conditions le permettent, de réunir l'enfant avec sa famille de manière permanente.
Pour cela, nous nous sommes appuyés sur les recommandations de l'Unicef.

Jusqu'en 2013, nous étions responsables de deux maisons pouvant accueillir jusqu'à trente enfants chacune. Leur rôle était double :

  • accueillir de manière temporaire des enfants secourus d’un trafic le temps de retrouver leur famille et de mettre en place un accueil durable au sein de leur famille ou dans une autre structure lorsque ce n’est pas possible.
  • accueillir jusqu'à leur indépendance une trentaine d'enfants et de jeunes qui ne peuvent rejoindre leur famille. Ils sont scolarisés et soutenus dans les projets qui leur permettraient de réinvestir leur apprentissage dans le développement de leur village ou région.

Lorsque nous interrogeons les familles sur les raisons qui les ont poussées à donner leur enfant à un trafiquant, la pauvreté et le manque d’éducation dans les régions reculées sont les principales réponses.
Afin de lutter contre les causes du trafic, nous avons décidé d’aider les écoles locales à se développer et à fournir une éducation de qualité.

L'idée principale est d'impliquer tous les acteurs du projet : les enseignants, les élèves, l’association mais aussi les autorités locales, le gouvernement et les parents d’élèves. Un comité représentatif a été créé pour établir les besoins de l’école et les moyens à mettre en œuvre. Chaque partie doit fournir de l’aide pour que nous construisions le projet ensemble (financement, main d’œuvre, idées…). Nous espérons ainsi motiver la population locale à prendre part au projet, à proposer des idées et à pérenniser le développement de l’école.